Culture et Loisirs

Publié le jeudi 6 octobre 2022

Corentin Duclos et Jordane Dupin dessinent depuis l’enfance. Étudiants à l’Institut Supérieur des Arts Appliqués, ils se rencontrent en 2011. Aujourd’hui ils forment un duo d’artistes à 4 mains. Ils seront sur Verrières les 16 et 22 octobre pour réaliser une fresque « un peu » particulière. Monumentale par la taille, elle aura également une dimension participative car les deux artistes jouent avec le public pour dessiner le Verrières qui vous ressemble.


Rencontre…

Verrières en Anjou : Votre façon de dessiner à quatre mains est originale et particulière ?
Dupin & Duclos : « Quand on était en cours, on se passait la feuille et on dessinait sous la forme du cadavre exquis : l’un commence le dessin, l’autre le continue et ainsi de suite. Il y a tout de suite eu une notion de jeu entre nous, comme un genre
de ping-pong fait de surprises. Nous avons essayé de travailler ce trait au maximum pour qu’on puisse uniformiser notre dessin de sorte qu’en fait, le public ne puisse pas discerner qui a fait quoi. »
Verrières en Anjou : La participation du public est une composante importante de vos dessins ?
Dupin & Duclos : « Au fur et à mesure on avance et on s’améliore. À travers le dessin, nous nous sommes rendu compte qu’on pouvait ajouter une dimension participative, en faisant intervenir les gens, en les mettant, un petit peu, au centre du
processus de création. L’idée, c’est que les gens puissent venir nous voir, nous donner des suggestions, par rapport à l’histoire du lieu où à leur histoire personnelle. Nous souhaitons que cela soit le plus ouvert possible pour qu’à la fin, derrière
chaque fenêtre, derrière chaque petit morceau, il y ait une histoire. Nous voulons créer quelque chose en commun. Notre approche artistique, c’est l’art pour tous, nous voulons casser le côté élitiste de l’art contemporain en apportant du jeu, en
mettant le public au cœur de la création. »
Verrières en Anjou : FOVeA : Le dessin c’était une évidence pour vous ?
Dupin & Duclos : « Oui, c’est quelque chose qu’on avait depuis super longtemps au fond de nous. On a commencé par dessiner les mangas et les Pokémons. Et puis, on avance, on commence à dessiner des choses un petit peu plus pointues. À l’école d’art, nous avons appris à vraiment dessiner, à comprendre le sujet parce que quand on a quelqu’un qui vient et qui dit moi j’aimerais bien avoir un cinéma en plein air, il faut avoir quelques bases pour être capable de tout dessiner. »
Verrières en Anjou : Vous avez travaillé avec Angers, Brest ou l’hôpital Necker à Paris. Pourquoi avoir accepté le projet de Verrières ?
Dupin & Duclos : « Parce qu’il rentre complètement dans notre démarche d’art pour tous. Nous venons de milieux « ouvriers », on a grandi à la campagne, la ville c’est quelque chose qu’on voyait d’un peu loin. Partager le truc avec des publics différents ça nous intéresse aussi parce que les suggestions que les gens nous donnent diffèrent, que ce soit un enfant de 10 ans ou une personne âgée. À Verrières nous allons pouvoir confronter tous les publics, avec, en plus, un objectif de projet fédérateur pour les 2 communes déléguées. Ce projet cochait toutes les cases. »
Verrières en Anjou : Comment allez-vous intervenir ?
Dupin & Duclos : « Nous viendrons 3 fois deux heures, au marché dominical, au Carré des Arts et à la résidence autonomie. Nous allons rencontrer les gens et dessiner en même temps. Nous recherchons la spontanéité, l’idée que tout est possible et que, quand quelqu’un a une suggestion, il y aura la place de l’intégrer dans l’œuvre. Cela peut s’articuler autour de Verrières, dont les bâtiments serviront de base à la fresque, mais pas seulement, cela peut être aussi simplement de faire travailler leur création. Ils nous voient dessiner un petit ponton, qui n’a peut-être pas de rapport avec la commune, mais c’est par là qu’ils vont rentrer dans le dessin et commencer à s’imaginer une histoire que nous ensuite on va pouvoir réaliser pour eux. Il faut laisser la place à la création, l’invention et l’imaginaire. On n’est pas dans une course à la performance, c’est une approche assez ouverte avec des temps participatifs, même si, évidemment nous aurons aussi des temps de création. »
Verrières en Anjou : Tout passe par la pierre et le végétal dans vos dessins ?
Dupin & Duclos : « Oui, on s’est mis à rajouter du végétal au fur et à mesure de nos créations car nous nous sommes rendu compte que c’était important pour faire respirer l’œuvre et pour arriver à faire vibrer les bâtiments, pour donner de la vie sans la représenter. Si on dessine un personnage qui est en train de pêcher sur un ponton dans ce cas-là, pour tout le monde, pour toujours, ici il y a quelqu’un en train de pêcher alors que si on ne met rien, chacun va pouvoir s’imaginer sa propre histoire sur le ponton. Un enfant va imaginer un chat en train de plonger et quelqu’un d’autre va s’imaginer autre chose. Du coup, le spectateur devient un petit peu le personnage, chacun va voir ce qu’il veut voir. C’est encore cette idée du terrain de jeu visuel, l’objectif de liberté totale où chacun peut s’imaginer. »
Pour retrouver Dupin & Duclos et participer à la création de la fresque deux rendez-vous à ne pas manquer :
– Dimanche 16 octobre de 10h à midi à l’occasion du marché dominical.
– Samedi 22 octobre de 18h à 20h au Carré des Arts
L’Angevin Corentin Duclos et le Nantais Jordane Dupin vous y attendent pour partager avec vous un moment de création. Venez voir vos mots, histoires ou anecdotes prendre vie sous les feutres des deux artistes. Saurez vous ensuite les retrouver, une fois l’œuvre achevée ? Ils rencontreront également les résidents de la résidence autonomie les Blés d’Or et les jeunes de l’espace jeunesse mercredi 19 octobre. L’œuvre réalisée sera installée en extérieur au niveau de la résidence autonomie et en intérieur dans le Carré des Arts.

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